Chopin, dans son île infortunée de Majorque, composa en plus des Préludes, deux des Nocturnes d’une longue série qui a jalonnée sa vie de créateur.

Nietzsche nous parle aussi de ces nuits de la création, de ces illuminations et de ces dons qui jaillissent au cœur des ténèbres. Nietzsche compositeur, Nietzsche penseur « pour tous et pour personne » apparaît ici le plus prochain et le plus lointain de l’autre Frédéric, confronté comme lui à un grand destin, engagé de façon vitale et mortelle dans son œuvre avec ou par delà ses souffrances, dans une affirmation qu’aucun système, pas même l’industrie culturelle, n’a pu rendre méconnaissable.

La musique totalement profane de Chopin trouve le chemin de l’au-delà comme tout grand art.

Nietzsche, prophète aussi de la mort de Dieu, a été en relation toujours conflictuelle avec la révélation biblique. Il illustre cependant ce qui est dit dans le livre de Job : « Dieu secourt l’affligé dans son affliction, ouvre son oreille par l’intermédiaire du malheur. »

La création, enfantement parfois serein, parfois douloureux, la création comme salut. Ceci ramène au thème de la Foi que Nietzsche défend de toute sa force poétique.