L’objection de puissance

Jouer du piano en ville ? Une bonne blague quand on considère à la fois l’isolation médiocre de la plupart des appartements français (ne parlons même pas de Paris) et la patience relative de tous nos chers voisins… La musique ne devrait pas être une nuisance. Alors bien sûr, vous pouvez toujours acheter un clavier électronique, faire poser un système silencieux, ou vous résigner à utiliser cette infernale sourdine qui pénalise lourdement le toucher et supprime toute nuance…

Mais pourquoi construire des voitures monstrueuses dont les capacités de propulsion défient tout ce qui se rapproche de près ou de loin à la vie en communauté ? Et pourquoi construire des pianos si puissants qu’en jouer chez vous signifie l’altercation inévitable avec le voisin ? Pour ma part, j’ai l’impression que la véritable révolution de l’humanité, c’est de refuser catégoriquement cette course à la puissance.

Plutôt que de construire des pianos tout juste bons à être assourdis par la suite, je préfère travailler simplement sur la structure même de l’instrument pour atténuer sa puissance : isolants acoustiques derrière la table d’harmonie, demi-sourdine qui n’alourdit ni la note ni le toucher, peaux posées sur les marteaux, transformation du plan de cordes… Les idées ne manquent pas ! Au delà du caractère authentique de cette démarche, l’intérêt, c’est que rien de tout cela ne coûte très cher… C’est même quelque chose que vous pouvez réaliser vous-même, et que vous pouvez apprendre avec moi.

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